lundi 4 mars 2013

Lecture du jour, le Caveau de famille de Katarina Mazetti


Le caveau de famille est la suite du livre "le mec de la tombe d'à côté".


Ce livre raconte la suite de l'histoire d'amour entre Désirée et Benny. Même recette que "le mec de la tombe d'à côté", une écriture simple et efficace et des chapitre courts qui se lisent très vite (livre lu en deux temps trois mouvements).
J'ai retrouvé avec plaisir les personnages et le plaisir d'avancer vite avec eux dans l'histoire (j'aime les livres "efficaces et rapides"). Cependant, ce plaisir s'est dégradé à vue d'oeil à partir de la moitié du livre. Ce que j'avais aimé dans le mec de la tombe d'à côté et que j'ai bien retrouvé au début du livre c'était le côté agricole du livre (déformation professionnelle). Les questions que posent le livre sont très vraies, voir très prégnantes quand on connait bien ce milieu. L'opposition entre la vie "salariée" et la vie agricole: l'astreinte, encore l'astreinte, les vaches ça se trait tous les jours qu'on soit malade ou que la femme accouche, le travail agricole est dur physiquement et dangereux. Mine de rien ces deux livres montrent parfaitement ce que vivent les agriculteurs et leurs difficultés de trouver une compagne qui accepte cela. Dans le Caveau de famille, on aperçoit aussi les soucis et les angoisses des agriculteurs, face à la réglementation, face au manque de trésorerie (il relate assez bien de la grande pauvreté des éleveurs laitiers), face à l'isolement dans lequel il se situe (ce qu'on appelle dans le jargon professionnel la densité laitière, Benny est le seul éleveur laitier à avoir survécu dans la région), face à l'impossibilité de pouvoir tomber malade, de se faire mal car il n'aura jamais les moyens de se faire remplacer. Rien que pour ça, de mon point-de-vue, ce livre est très vrai et très bien écrit. Les situations décrites sont loin d'être uniques à Désirée et Benny, elles sont vécues par de nombreuses familles agricoles.
Par contre, ce que j'ai moins aimé c'est la transformation de Benny en goujat en retard sur la société et la crevette en carpette incapable de taper du point sur la table et de se faire respecter. Au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire, l'histoire de Désirée et de Benny vire au cauchemar et au misérabilisme sentimental et montre une bien piètre image attardée des agriculteurs. Et ça, ça me gène profondément. Je trouve d'autant plus dommage que, lors du premier tome et au début du caveau de famille, Benny semblait "évolué", content que Désirée s'installe à la ferme, compréhensif et attentionné. Son revirement ne fait que mettre en exergue le sentiment que c'est sa nature profonde et qu'il devait finir comme ça.
à lire, peut-être... mais laisse un peu un goût amer

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