jeudi 25 avril 2013

Vous reprendrez un peu de thé (noir)?? avec Cranford d'Elizabeth Gaskell

Voilà avec Cranford, une plongée supplémentaire dans l'univers d'Elizabeth Gaskell après les Confession de Mr Harrison.

L'histoire tourne autour des chroniques d'une ville tranquille et éloignée de tout, Cranford, peuplée uniquement de femmes ou presque.  L'histoire est racontée à travers les yeux de la narratrice, Mary Smith, qui se rend très souvent à Cranford voir ses amies, les sœurs Jenkins. L'histoire se focalise sur un personnage puis sur un autre et raconte sur la vie tranquille, organisée et ritualisée de la petite communauté de vieilles filles... Tout est codifié, à quelle heure doit-on prendre le thé, à partir de quelle heure il est possible de se rendre au magasin, qui peut être invitée et présentée à la Lady en visite à Cranford selon la hiérarchie... Ici, pas d'intrigue trépidante, seulement du tricot au coin du feu ou pire, de l'unique chandelle... on ne sort pas ou on ne reçoit pas avant l'après-midi, avant d'avoir changé la coiffe.

A l'origine, Cranford a été publié sous forme de feuilleton dans le journal de Charles Dickens, Household Word et j'ai trouvé qu'on ressentait bien ce côté, un peu fouillis, un peu lent. J'ai parfois eu du mal à avancer dans l'histoire (parce que justement l'histoire n'avançait pas trop... on prenait le thé :-) et puis d'autres personnages sont arrivés, plus captivants, certaines histoires et personnages se sont développés. Il est vrai que j'ai commencé à me sentir plus à l'aide dans l'univers de ces femmes quand Deborah Jenkins (qui me paraissait un brin pimbêche, un côté madame Je-sais-tout malgré son grand coeur) disparaît au profit de sa sœur Miss Matty, personnage effacé, si gentille. La narratrice prend également de plus en plus de place au fil du temps, devient moins observatrice et interagit plus dans l'histoire.

L'écriture d'Elizabeth Gaskell est facile, subtile et très intelligente. Parfois certains traits ressortent du récit et fusent, c'est ironique et fin (j'adore!). Il n'y a pas de complaisance avec les personnages, parfois un brin de moquerie mais surtout une très grande tendresse.

Voilà un petit florilège de citations qui m'ont fait bien sourire:
Miss Jenkins portait une cravate en dentelle, un petit bonnet pointu et présentait, dans l'ensemble, l'aspect d'une maîtresse femme, bien qu'elle eût certainement méprisé l'idée moderne qui voudrait faire de la femme l'égale de l'homme. Son égale, vraiment! Elle savait bien, elle, que la femme était supérieure.

Lorsque Lady Glenmire fut partie, cependant, Miss Pole se lançat dans une longue diatribe à l'intention de Miss Matty, dans laquelle elle se félicitait d'elle eussent, jusqu'à présent, échappé au mariage, car cette institution, elle l'avait remarqué, rendait toujours les gens d'une crédulité ahurissante; d'ailleurs, ne fallait-il pas qu'une femme fût crédule à l'extrême pour ne pas pouvoir se retenir de se marier;

Ce qu'il y avait de réconfortant dans l'affaire, c'était que les hommes, à ce qu'elle croyait, n'achetait jamais de thé; et c'était des hommes, tout particulièrement, qu'elle avait peur.

Voilà, même si j'ai parfois eu du mal à avancer dans cette lecture, je l'ai trouvé particulièrement agréable. Et je me replongerais volontiers dans l'univers de Cranford, puisque l'adaptation BBC m'attend bien au chaud!


Et puis je me réserve toujours Nord et Sud à lire! Bientôt...; :-)

Cranford fut lu dans le cadre du Challenge Victorien et si je compte bien, me permet d'accéder à la catégorie Oscar Wilde! 



lundi 22 avril 2013

Lire, une passion

Depuis toute petite, j'aime lire, tout, avidement, avoir toujours un livre à porté de main, dans mon sac à main, sur ma table de nuit (question récurrente de chéri: mais t'en lis combien à la fois??? pourquoi il y en a partout???), j'aime les voir, les contempler, les ranger "par thème", je ne peux pas partir en vacances ou même en week-end sans en prendre au moins 1 ou 2 d'avances (ben oui on sait jamais, un manque serait insupportable! surtout que ça ne me ressemble tellement pas de passer la porte de toute librairie qui se trouve sur mon chemin!).
Alors bien sur, parfois je peux passer de longues périodes sans vraiment lire mais c'est pour mieux m'y remettre encore plus fort après...

Et à chaque fois que je mets le nez dans une librairie, sur Babelio, regarde un magazine de littérature, j'en reviens toujours à ma question existentielle:
Combien de vie pour lire tout ce que j'aimerais??? Tous ces classiques à découvrir, tous ces livres qui sortent...!! quelle folie!

Alors depuis peu, je m'inscris à des challenges, pour découvrir (encore plus à mettre sur la liste to-read), pour découvrir des avis ou se confronter à d'autres avis. Ce qui est sur pour moi, ça créé une vraie émulation (et parfois une certaine de frustration à ne pas lire assez vite!).

Alors quand j'ai vu les messages de Bianca sur les 100 livres à lire au moins une fois, je n'ai pas pu m'empêcher de lire la liste proposée (ben oui mes envies n'étaient pas assez nombreuses encore, il fallait en rajouter!) et de voter pour ceux que je préfère....

Maintenant, Bianca propose un challenge, sans pression, sans limite, juste pour l'amour de la lecture et des livres.

Et voilà donc la liste des primés:

1984, George Orwell
A la croisée des mondes, Philip Pullman
Agnès Grey, Agnès Brontë
Alice au Pays des merveilles, Lewis Carroll
Angélique marquise des anges, Anne Golon
Anna Karenine, Léon Tolstoï
A Rebours, Joris-Karl Huysmans
Au bonheur des dames, Émile Zola
Avec vue sur l’Arno, E.M Forster
Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell
Barry Lyndon, William Makepeace Thackeray
Belle du Seigneur, Albert Cohen
Blonde, Joyce Carol Oates
Bonjour tristesse, Françoise Sagan
Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez
Charlie et la chocolaterie, Roald Dahl
Chéri, Colette
Crime et Châtiment, Féodor Dostoïevski
De grandes espérances, Charles Dickens
Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes
Des souris et des hommes, John Steinbeck
Dix petits nègres, Agatha Christie
Docteur Jekyll et Mister Hyde, Robert Louis Stevenson
Don Quichotte, Miguel Cervantès
Dracula, Bram Stocker
Du côté de chez Swann, Marcel Proust
Dune, Frank Herbert
Fahrenheit 451, Ray Bradbury
Fondation, Isaac Asimov
Frankenstein, Mary Shelley
Gatsby le magnifique, Francis Scott Fitzgerald
Harry Potter à l’école des sorciers, J.K Rowling
Home, Toni Morrison
Jane Eyre, Charlotte Brontë
Kafka sur le rivage, Haruki Murakami
L’adieu aux armes, Ernest Hemingway
L’affaire Jane Eyre, Jasper Fforde
L’appel de la forêt, Jack London
L’attrape-cœur, J. D. Salinger
L’écume des jours, Boris Vian
L’étranger, Albert Camus
L’insoutenable légèreté de l’être, Milan Kundera
La condition humaine, André Malraux
La dame aux camélias, Alexandre Dumas Fils
La dame en blanc, Wilkie Collins
La gloire de mon père, Marcel Pagnol
La ligne verte, Stephen King
La nuit des temps, René Barjavel
La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette
La Route, Cormac McCarthy
Le chien des Baskerville, Arthur Conan Doyle
Le cœur cousu, Carole Martinez
Le comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas
Le dernier jour d’un condamné, Victor Hugo
Le fantôme de l’opéra, Gaston Leroux
Le lièvre de Vaatanen, Arto Paasilinna
Le maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov
Le meilleur des mondes, Aldous Huxley
Le nom de la rose, Umberto Eco
Le parfum, Patrick Süskind
Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde
Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupery
Le père Goriot, Honoré de Balzac
Le prophète, Khalil Gibran
Le rapport de Brodeck, Philippe Claudel
Le rouge et le noir, Stendhal
Le Seigneur des anneaux, J.R Tolkien
Le temps de l’innocence, Edith Wharton
Le vieux qui lisait des romans d’amour, Luis Sepulveda
Les Chroniques de Narnia, CS Lewis
Les Hauts de Hurle-Vent, Emily Brontë
Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos
Les Malaussène, Daniel Pennac
Les mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir
Les mystères d’Udolfo, Ann Radcliff
Les piliers de la Terre, Ken Follett
Les quatre filles du Docteur March, Louisa May Alcott
Les racines du ciel, Romain Gary
Lettre d’une inconnue, Stefan Zweig
Madame Bovary, Gustave Flaubert
Millenium, Larson Stieg
Miss Charity, Marie-Aude Murail
Mrs Dalloway, Virginia Woolf
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Harper Lee
Nord et Sud, Elisabeth Gaskell
Orgueil et Préjugés, Jane Austen
Pastorale américaine, Philip Roth
Peter Pan, James Matthew Barrie
Pilgrim, Timothy Findley
Rebecca, Daphne Du Maurier
Robinson Crusoé, Daniel Defoe
Rouge Brésil, Jean Christophe Ruffin
Sa majesté des mouches, William Goldwin
Tess d’Uberville, Thomas Hardy
Tous les matins du monde, Pascal Quignard
Un roi sans divertissement, Jean Giono
Une prière pour Owen, John Irving
Une Vie, Guy de Maupassant
Vent d’est, vent d’ouest, Pearl Buck
Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline

Sur cette liste, j'en ai déjà lu 34 (marqué de vert et en gras). J'ai pu voir avec plaisir que certains se trouvaient déjà dans ma liste "to-read à très court terme" comme La Dame en Blanc de Wilkie Collins par exemple.
Je ferais un petit récapitulatif des chroniques déjà publiées ou celles que je peux écrire facilement ultérieurement. Mais certains livres ont été lu il y a trop fort longtemps pour écrire une petite chronique...

Voilà! Si vous êtes intéressés par ce challenge, ça se passe chez Bianca.

Bonne lecture

ps: bientôt un autre challenge: le Mois Anglais!

mercredi 17 avril 2013

réalisations du moment et certaines plus anciennes

Pour de multiples raisons, la couture se résumait plutôt à des envies qu'à des réalisations concrètes les dernières semaines. Il était temps de se remettre sur pied! (non, je n'ai pas écrit pied de biche! ahahah)

Et donc voici un petit projet facile pour se remettre en action, j'ai nommé le minute d'Aime comme Marie.
Bon je m'y suis quand même mise en 3 fois, parce que je suis lente, parce que j'ai peu d'espace "temps libre consacrable à la couture"...; mais j'étais quand même super contente!


Voilà donc un T-Shirt Minute composé d'une pièce de tissu coton gris et d'un voile de ?? (le tissu m'ayant été donné très généreusement par Ma Dalton pour éviter de faire mes premiers essais de ce patron sur mon superbe jersey France Duval-Stalla). Et bien nous en a pris, parce que je suis un peu déçue du "rendu-porté", cette coupe étant bien trop courte à mon goût. Je ne le porterais donc qu'assorti à un débardeur ou t-shirt bien plus long.

Et vu que je suis relancée dans la dynamique couturesque, j'ai de suite embrayé sur la superbe jupe Chardon de Deer and Doe. Affaire à suivre, pour l'instant, je n'ai que recopié le patron. Le plus dur maintenant c'est de choisir le tissu et la version: simple avec passants ou noeud-noeud et tissu contrastant?

Sinon, hier j'ai reçu une petite photo d'une de mes réalisations fraîchement portée. Un petit Pebble pour nouveau né, tricoté il y a quelques mois dans l'expectative d'une bonne nouvelle.
Je suis si contente que la princesse le porte si bien (et déjà, c'était la taille 3 mois alors que la p'tite miss n'a qu'une semaine!). En voilà une que j'ai envie de gâter à coup d'aiguille à tricoter et de tours de moteur de MAC!

Je ne voulais pas mettre la photo de la petite miss "brute de déguisement" sur mon blog, mais je n'arrivais pas à me résoudre à trop bidouiller la photo qui était si belle pour la poster ici... J'ai donc décidé (en rigolant toute seule) de la transformer en super héro "Princesse BatGirl". J'espère que les parents ne m'en voudront pas trop.




mercredi 10 avril 2013

#autosatisfaction

Ahah oh joie! Hier j'ai fait mon premier ourlet et surtout j'ai posé mon premier biais! Et il est ROSE ^-^
ahahah 
Bon je sais que ce n'est rien du tout mais quand même, j'avais le sourire collé après (ce qui n'était pas si facile que ça, vu ma journée de c*c* au boulot). Selon Ma Dalton, j'ai adopté la technique biais par "Deer and Doe" qui rend parfaitement, je dois dire!


Oh et pis en parlant de bonne nouvelle, bienvenue à la petite Elise, née à Vancouver qui fait la joie de ses parents et qui va me permettre de pouvoir sortir sans complexe toute une armada de tissus liberty entre autres :-)

lundi 8 avril 2013

Un week-end sans homme à la maison, ça donne....


Beaucoup de tricot devant une myriade de séries : 
  • Le pilote de Broadchurch (série polar anglaise proche de The Killing mais sans la noirceur)
  • Une partie des épisodes de Vanity Fair adaptation du même roman de William Makepeace Thackeray (pour la challenge Victorien)
  • Tout mon retard dans les Grey's 
  • and finally, Real Humans qui est je pense LA série qui passe à la TV à regarder en ce moment. c'est bigrement bien foutu, captivant et surtout intelligent. Toutes les questions éthiques et sociologiques sont posées.  
 
De super moments avec Miss Chapline autour d'une série, du tricot, de thé, de gâteaux, de repas diaboliquement bons...

De la couture avec Ma Dalton (ça faisait un bail que j'avais pas sorti la bête! la bête c'est la MAC, pas Ma Dalton hein...)



Et enfin, un soupçon de lecture 


Au final, un week-end "toute seule", ça passe vite ^-^ surtout avec les copines!

vendredi 5 avril 2013

Retour en terres anglaises avec Les confessions de Mr Harrison

Et voilà j'ai lu mon premier Elizabeth Gaskell! Alors j'ai commencé avec le tout petit roman, Les confessions de Mr Harrison, oui oui celui avec la couverture rose moche du réverbère.

Les confessions de Mr Harrison débute autour d'une conversation au coin du feu avec un ami de longue date, toujours célibataire qui lui demande comment ce dernier a réussi à "gagner son coeur". S'en suit le récit de l'avant mariage.
Mr Harrison est un jeune médecin londonien, fraîchement diplômé arrive dans une petite ville de province pour aider le cousin de son père, médecin également, Mr Morgan. Son arrivée va "réveiller" la petite ville où toutes les personnes se connaissent et tout se sait sur tout. Durant les premiers temps de son installation, Mr Harrison sera courtisé, invité sans cesse à des thés, des bals, porté aux nues par Mr Morgan sur ses compétences (qu'il n'a pas forcément, Mr Harrison est bien plus modeste que ça). Toutes les vieilles demoiselles essaient de se l'accaparer, les mères de caser leurs filles à marier. Au début du récit, Mr Harrison est amusé et même flatté par ce débordement d'intérêts pour lui et puis petit à petit, la pression sera trop grande pour lui. Chacun de ses faits et gestes sont épiés, jugés, déformés, même ses actes médicaux!
Les cancans vont grandir, devenir très invasifs, méchants et déclencher des quiproquos en tout genres. Pauvre Mr Harrison!

J'ai vraiment apprécié ce petit roman, plein de subtilités, d'humour grinçant. Des fois, on sourit mais parfois on est vraiment très gêné pour lui. Pauvre Mr Harrison, subir ça (les portraits féminins sont quand même très peu flatteurs!). Certaines scènes sont très drôles et cocasses comme les premiers jours de son arrivée à Duncombe, où toutes les domestiques ouvrent leur porte une à une pour le saluer et le congratuler de la part de leurs maîtresses. Mr Harrison se sent flatté la première fois et puis, au fur et à mesure des salutations, son enthousiasme diminue, jusqu'à ressentir de l'irritation.

La citation, notée par Titine m'a semblé parfaite pour illustrer les propos de ce roman:
“Où donc aller pour être en sécurité ? Mrs Rose, Miss Bullock, Miss Caroline - elles habitaient, en quelque sorte, aux trois sommets d'un triangle équilatéral dont j'occupais le centre. Ma foi, j'allais me rendre chez Mr Morgan et prendre le thé en sa compagnie. Là, en tout cas, j'étais sûr que personne ne chercherait à m'épouser. ”

Néanmoins ce roman n'est pas qu'une comédie. Il nous laisse apercevoir également les difficultés du métier de médecin à cette époque et au combien la vie ne tenait qu'à un fil...

Voilà c'est sur que je vais continuer à lire les livres de Mrs Gaskell, Cranford next!

Livre lu dans le cadre du Challenge Victorien :-)







lundi 1 avril 2013

le polar du moment, Flétrissure de Nele Neuhaus

J'aime les polars, lecture facile, captivante (des fois un peu trop quand à 1h du mat, je n'arrive pas à décrocher et que je me dis "encore un p'tit chapitre, allez juste un!!). Les polars sont bien souvent beaucoup plus complexes et enrichissants qu'on ne le voudrait bien penser : un moyen de décrire la société, les relations humaines, d'aborder les grands thèmes universels tels que la famille, la trahison, l'envie... Et Flétrissure est vraiment un polar qui se place dans cette catégorie.


Ce livre, mon père me l'avait prêté il y a quelques semaines après l'avoir lu. Il me demandait régulièrement "alors? tu l'as commencé? tu vas voir c'est super et surtout, ne le lis pas trop vite sinon tu loupera des éléments!" (nous sommes tous deux des lecteurs-dévoreurs qui ont tendance parfois à lire bien trop vite....). Bref, ça s’annonçait bien!

Flétrissure démarre avec le meurtre d'un vieux juif David Goldberg d'une balle dans la tête et un chiffre tracé du sang de la victime. Avant d'avoir pu démarrer l'enquête, Olivier von Bodenstein et Pia Kirchhoff, les deux enquêteurs principaux, se voient retirer l'investigation. Malgré cette interdiction, une autopsie a pu être pratiquée sur le corps du vieux juif. Comment se fait-il que ce dernier, soit-disant rescapé d'un camp de concentration, membre émérite de la communauté juive, politicien influant, soit porteur d'un tatouage typique que seuls les SS revêtaient? Les meurtres d'autres personnes âgées, toutes amies avec Goldberg s'enchaînent, avec les mêmes procédés et surtout, le même chiffre 160145. Qui peut bien vouloir éliminer des personnes âgées? Que signifie ce chiffre? Pourquoi toutes les personnes assassinées gravitaient autour de la toute puissante famille bourgeoise industrielle, les Kaltensee?? 

Difficile de parler de ce roman sans trop en dire. Nele Neuhaus nous donne donc un roman conséquent, dense et complexe. Les 100 premières demandent un peu d'investissement puisque nous découvrons au fur-et-à mesure une multitude de personnages, sans comprendre à priori le rapport entre les personnages, ni même avec l'histoire. Et puis après, tout s'enchaîne vite et on ne peut que lire et encore lire pour avancer au plus vite! Cependant, ce passage à la vitesse supérieure ne se fait pas au détriment de l'intrigue, du développement des personnages, ni même à l'enchevêtrement des mystères. J'ai particulièrement apprécié de suivre l'enquête, pas à pas, indices après indices avec les deux enquêteurs, Bodenstein et Kirchhoff, deux personnages attachants et loin des caricatures des enquêteurs habituels. D'ailleurs, je pensais et me représentais souvent Pia sous les traits de Sarah Lund, de Forbrydelsen (ou The Killing): une femme normale, intelligente, logique et tenace. 
Flétrissures nous confronte à des faits historiques et des traits de l'humanité peu reluisants, ce roman nous plonge dans un secret de famille tenace et gardé à n'importe quel prix.

J'ai donc eu un coup de coeur pour ce livre et je lirais très certainement d'autres romans de Nele Neuhaus.
     
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